Pour la deuxième fois en dix ans, une délégation chinoise est présente aux Euro Mini Champ’s, ce week-end à Schiltigheim. L’occasion pour les jeunes européens, dont les Français, de se confronter à ce qui se fait de mieux sur la planète tennis de table.
Ils sont au nombre de quatre – deux garçons et deux filles – ont entre dix et douze ans et n’ont pour trois d’entre eux jamais franchi les frontières de leur pays natal. Eux, ce sont les membres de la délégation chinoise présente aux Euro Mini Champ’s, le célèbre tournoi de tennis de table, qui réunit plus de 400 jeunes européens ce week-end à Schiltigheim.
« Plus difficile d’être champion de Chine que champion du monde »
Chen Mohan écoute les conseils du conseils du coach de l’équipe de Chine. Photo DNA – Michel Frison
Encadrés par Chen Qi – médaillé olympique à Pékin en double et ancien champion du monde, toujours en double -, ces jeunes espoirs du tennis de table chinois sont venus « apprendre ce qui se fait de mieux chez les Européens », dixit leur entraîneur. À moins que ce ne soit l’inverse…
« Avoir des Chinois aux Euro Mini Champ’s, c’est toujours hyper intéressant, souligne Damien Loiseau, qui encadre l’équipe de France durant le tournoi. La Chine, c’est ce qui se fait de mieux dans notre discipline. Là-bas, le tennis de table est un sport ultra-populaire et un ascenseur social. Au sein même du pays, il y a une énorme concurrence. C’est plus difficile d’être champion de Chine que champion du monde ! »
Pour l’entraîneur français, l’idée est de s’inspirer de la technique quasi parfaite développée par ces jeunes prodiges.
« On ne peut pas rivaliser en termes de technique car les méthodes employées là-bas, comme le jeu à blanc, c’est-à-dire sans balle, sont inapplicables chez nous. On essaie donc de passer par un autre biais pour rivaliser. »
En dix ans, ce n’est que la deuxième fois que de jeunes pongistes chinois viennent se mesurer aux Européens à Schiltigheim. La première fois, c’était il y a six ans. Et les Chinois avaient épaté la galerie.
Cette année, ils ne semblent pas aussi forts. « Ils sont venus huit jours en stage avec nous avant la compétition. Ils ont un excellent niveau mais ne sont pas imbattables, loin de là. Je suis d’ailleurs assez surpris », avoue Damien Loiseau.
Des propos confirmés par Chen Qi. « Ils font partie des meilleurs de leur catégorie mais ce ne sont pas des cadors. Je les ai emmenés ici pour qu’ils emmagasinent de l’expérience. Il n’y a pas d’objectif en particulier : juste se faire plaisir ».
Damien Loiseau, lui, reste tout de même méfiant. « Entre leur niveau à l’entraînement et en compétition, il peut y avoir un fossé. »
Quoi qu’il en soit, pour percer la muraille, Français et Européens vont devoir batailler.
DNA © Victor Bellaud