Toutes les séries ont une fin. Hier, celle qui veut qu’un Français l’emporte dans au moins un tableau depuis la première édition des Euro Mini Champ’s a tenu à un fil.
Surtout lorsque Nolan Givone, dernier rescapé tricolore après une matinée ravageuse, a failli se retrouver mené deux sets à un en finale. Mais la frayeur n’a pas duré.
UN PARCOURS SANS FAUTE À PARTIR DES QUARTS DE FINALE
Après avoir empoché la troisième manche à l’arraché (17-15), le Bas-Normand a ensuite filé vers la victoire. Un bloc raté par son adversaire plus loin, le petit Français pouvait lever les bras et savourer son bonheur.
« L’an dernier, j’étais trop stressé et j’avais perdu assez tôt, confie le champion de France benjamin en 2010. Là, j’étais bien mieux et j’ai vraiment bien pu jouer. »
Dès les quarts de finale du matin, il a en effet été impérial. Oubliées les frayeurs de la veille face au Lituanien Rimas Lesiv, le licencié à Saint-Luce, près de Nantes, a pu montrer toute l’étendue de son talent.
Le Luxembourgeois Ademir Balaban en quarts puis le Russe Denis Ivonin n’ont ainsi pas longtemps fait illusion, s’inclinant tous les deux sèchement (3-0).
En finale, le vainqueur de l’an passé dans la catégorie inférieure, le Moldave Andrei Putuntic a d’abord pu étaler toute sa puissance dans la première manche.
Après, il a été trop fébrile dans les moments décisifs pour espérer réaliser le doublé. Grâce à sa tonicité et sa lucidité, Nolan Givone a alors eu le loisir de mener la danse, jusqu’au dernier pas.
« L’autre n’a pas su gérer le money time », détaille son coach depuis peu, Jérôme Bahuaud qui reconnaît toutefois que les deux joueurs étaient « du même niveau ».
D’un niveau homogène à son vis-à-vis, Joris Reynaud l’était probablement. Contre le Suédois Vilmer Georgsson, futur finaliste, le jeune Français est pourtant passé à côté de son match, se faisant sortir dès les quarts de finale.
Nolan Givone a d’abord souffert en finale face à la puissance du Moldave Andrei Putuntic. Avant de hausser son niveau de jeu et de signer un nouveau succès pour la France aux Euro Mini Champ’s. (Photo DNA – Jean-Christophe Dorn)
LES AUTRES FRANÇAIS S’INCLINENT D’ENTRÉE
Ce cap a d’ailleurs été fatal aux trois autres rescapés tricolores de la dernière journée.
Après le licencié du Cheylard TT (Ardèche), Leïli Mostafavi tombait rapidement face à la grande favorite et… futur vainqueur, la Roumaine Andreea Dragoman.
Une demi-heure plus tard, les deux autres Françaises, dans la catégorie supérieure n’avaient guère plus de succès.
Si Salomé Patarin arrivait à faire durer le plaisir face à Tsz Ching Vaness Leung (Hong-Kong) et elle aussi futur vainqueur, Anais Salpin ne trouvait, elle, jamais les clés pour déstabiliser la Roumaine Adina Diaconu.
« Les filles ont eu un peu de mal en quarts mais elles ont bien réagi ensuite », dira à la fin Etienne Guichard, conseiller technique à la Fédération en faisant référence aux matches de classements.
Lors de ceux-ci, Anaïs Salpin a bouclé les EMC en trombe en se classant finalement 5 e, soit un peu mieux que sa 7 e place de l’an passé. Leïli Mostafavi l’a imité dans la catégorie inférieure.
Du côté des Alsaciens, la journée s’est également bien finie pour Mélissa Haushalter. Sans coach « pour voir sur quoi (elle) peu (t) (s)’ améliorer », la joueuse du Schiltigheim US TT a montré qu’elle avait bien sa place parmi les meilleures pousses nationales.
Seule la Bélarus Nadezhda Bodgdanova lui a barré la route en finale du tableau consolant après un joli parcours. Elle termine donc 18 e, soit trois rangs derrière Hélène Witz qui a perdu deux matches en cinq sets hier.
Quant aux onze autres, ils n’ont pas été classés, s’inclinant presque tous en phase de poules après avoir été éliminés lors des quatre tours de qualifications. Seule Hélène Foels (Zorn TT) est entrée dans ce tableau pour la 33 e place mais son passage a été éphémère.
CÔTÉ ALSACIEN, UN BILAN EN DEMI-TEINTE
À l’heure de tirer un bilan de ces Euro Mini Champ’s, les deux entraîneurs alsaciens, Benjamin Génin et Jérôme Richert, ont du mal à se mettre d’accord.
Ils balancent entre la « satisfaction Hélène Witz », la « déception Mélissa » et « les jeunes venus en apprentissage ». Après discussion, c’est le terme « mitigé » qui est retenu, les deux avouant « un manque de profondeur au niveau des joueurs en ce moment ».
Pour le président de la Ligue d’Alsace, Bernard Simonin, ces septièmes EMC ont en revanche été une nouvelle réussite.
Au moment de chercher des points faibles, l’un des principaux responsables de l’organisation de ces EMC, évoque ainsi « la musique lors des cérémonies » qui a dû être remplacée au dernier moment.
Pour le reste, il est déjà « prêt pour l’an prochain » et assure que « les négociations pour prolonger après 2013 ont commencé ».
DNA – 29/08/2011 – THIBAUT GAGNEPAIN