L’an passé, au même stade de la compétition, les tricolores étaient encore huit. Hier, à la fin de la journée, ils auraient pu être bien autant tant les matches ont gagné en intensité dès les premières joutes du tableau final et se sont joués sur des détails.
« Au tennis de table, entre gagner et perdre, il y a un infime écart », expliquait récemment Michel Gadal, le Directeur technique national (DTN) français. Hier, son constat s’est largement vérifié et a fait couler de nombreuses larmes parmi les plus jeunes pongistes.
Joris Reynaud est désormais le seul représentant tricolore chez les plus jeunes garçons. (Photo DNA – Jean-Christophe Dorn)
NOLAN GIVONE PEUT VOIR PLUS HAUT
En ce sens, Lucie Gauthier, chez les filles nées en 2000, est, peut être, celle qui peut avoir le plus de regrets. Après avoir mené 9-3 lors de la cinquième manche et même obtenu une balle de match, elle s’est finalement inclinée face à la Roumaine Denisa Chiriceanu.
Irvin Bertrand, champion de France benjamins à Illkirch en mai dernier, a connu presque la même mésaventure. Menant 9-8 à la « belle », il a perdu les trois points suivants pour se faire éliminer par le Moldave Christian Chirita.
Pour autant, l’ultime manche n’a pas réservé que de mauvaises surprises aux représentants tricolores. Pendant que son plus grand adversaire au niveau hexagonal s’inclinait sur le fil, Joris Reynaud s’imposait lui face à l’Egyptien Youssef Abel-Aziz, membre de la sélection de la fédération internationale.
Chez les garçons nés en 2000 ou après, le licencié du Cheylard TT (Ardèche) sera donc l’unique chance française de médaille, tout comme Nolan Givone (Morez) dans la catégorie supérieure ou Leïli Mostafavi chez les plus jeunes filles.
Le premier, unique sélectionné dans la délégation française, tient pour l’instant son rang de favori. Si le Lituanien Rimas Lesiv l’a longtemps bousculé en 1/8 e de finale, il a su répondre pour franchir le cap.
Il peut désormais « aller au bout » d’après Étienne Guichard, conseiller technique à la Fédération française de tennis de table (FFTT).
HÉLÈNE WITZ N’A RIEN PU FAIRE
Il faudra néanmoins se méfier du Moldave Andrei Putuntic, vainqueur l’an passé et apparu en très grande forme depuis le début de la compétition malgré un petit coup de moins bien en 1/16 e de finale.
Quant à Leïli Mostafavi, elle a confirmé toutes les qualités déjà entrevues à Illkirch où elle était devenue championne de France benjamine en simple et en double.
Après avoir perdu une rencontre en phase de poule, la joueuse licenciée à Chesnay (78) est montée progressivement en puissance. Que ce soit en 1/16 e ou en 1/8 e, elle n’a ainsi pas concédé le moindre set à ses adversaires et validé assez facilement son ticket pour le Top 8.
Hélène Witz (Hœrdt TT), la dernière représentante alsacienne, aurait pu en faire de même mais n’a pas bénéficié d’un tirage des plus aisés.
Opposé à la Roumaine Andreea Dragoman, 10 e en 2010 et parmi les favorites du tableau, la Bas-Rhinoise n’a rien pu faire, s’inclinant 3-0.
« Il n’y a pas à être déçu, commente Benjamin Génin, son entraîneur au centre régional d’entraînement à Haguenau. Le but était d’arriver dans le tableau final. elle l’a fait puisqu’elle a même franchi un tour de plus donc l’objectif est atteint. »
Les autres Alsaciens engagés hier n’ont pas eu la même réussite. Hélène Foels (Zorn TT), Valentin Wolf (Sarre Union), Jonathan Boni (Zorn TT), Pierre-Antoine Cheminot (SSSA Ingersheim) et Aaron Teav (Concordia Eckbolsheim) se sont ainsi arrêtés dès les derniers tours de poule et ont rejoint la « consolante ».
MÉLISSA HAUSHALTER S’ÉTAIT TROP COMPLIQUÉE LA TÂCHE
Mélissa Haushalter (Schiltigheim US TT) est allé un peu plus loin mais la marche des 1/16 es de finale était trop haute face à la Roumaine Denisa Chiriceanu, future tombeuse de Lucie Gauthier.
Enfin, dans la catégorie des filles nées en 1999, les Françaises seront deux. Outre l’attendue Anais Salpin (Etival-Clairefontaine TT), Salomé Patarin (Poitou Charentes) s’est invitée parmi les meilleures.
À elle et aux autres tricolores d’aller maintenant chercher des médailles et de perdurer la tradition qui veut qu’un Français l’emporte dans au moins un tableau à chaque édition.
DNA – 28/08/2011 – Thibaut GAGNEPAIN